5 Septembre 2014
Retour à Little Wing
de Nickolas Butler
Dès que j'ai commencé à lire ce roman, j'ai su ; j'ai su que j'aimerai ce livre, que j'aimerai ces hommes, que j'aimerai l'amitié qui les relie, que j'aimerai leur ville et la vie qu'ils y ont construite. L'amitié mise en exergue dès le début avec un des protagonistes fragile, un autre qui prend sa défense lorsque celui qui apparaît comme le moins sympathique des quatre met à mal cette amitié par du dédain, des maladresses. J'ai d'ailleurs pris parti, bien heureuse du retour de boomerang pour l'un des quatre ; pourtant, quelques pages plus tard je réaliserai que j'avais tort car les hommes évoluent et au fil des pages, celui que j'aime le moins regagnera mon estime. Quatre hommes dont le physique, la profession et le mode de vie diffèrent. Pourtant ces quatre là s'aiment, se soutiennent, s'opposent parfois et malgré une ligne de caractère qui semble immuable telle une ligne droite, on assiste à certains moments à des faiblesses, des fautes ou a contrario à une attitude qui s'améliore, à des remords, des remises en question.
Dès les premières pages j'ai redouté la fin car je ne savais pas quelle option l'auteur allait choisir et à trois pages de la fin je n'étais pas sûre de l'issue choisie par l'auteur. Le roman allant s'achever, j'ai eu peur qu'il se termine en queue de poisson et que je sois déçue. Or je ne voulais pas l'être après ce que j'avais ressenti aux côtés de Hank, Lee, Ronny et Kip. Tel ne fut pas le cas.
Je l'ai refermé avec beaucoup d'émotion, heureuse de les avoir suivis, cotoyés.
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4ème de couverture :
Ils étaient quatre. Inséparables, du moins le pensaient-ils. Arrivés à l'âge adulte, ils ont pris des chemins différents. Certains sont partis loin, d'autres sont restés. Ils sont devenus fermier, rock star, courtier et champion de rodéo. Une chose les unit encore : l'attachement indéfectible à leur ville natale, Little Wing , et à sa communauté. Aujourd'hui, l'heure des retrouvailles a sonné. Pour ces jeunes trentenaires, c'est aussi celle des bilans, de la nostalgie, du doute...
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Citations :
"Puis nous nous étions tus. Il ne restait plus que le poids de nos corps qui oscillaient d'un pied sur l'autre, les mouvements les plus minuscules : le flot de sang dans nos veines, qui pompait, nos poumons en action et l'éclair dans nos cerveaux, les courants les plus subtils d'air et de souffle qui soulevaient les follicules de nos cheveux et nos yeux tristes s'ouvrant et se fermant, emmagasinant lumière et obscurité".
"J'ai senti la main de Ronny dans la mienne, sa peua rugueuse, et je l'ai serrée en me sentant à la fois triste pour lui et heureux d'êre à ses côtés, heureux qu'il soit là. Je me suis soudain revu tenir sa main à l'hôpital, toutes ces années auparavant, et j'en ai eu la gorge serrée. J'ai aussi senti la main douce de ma femme, dont j'ai suivi les veines et les ongles avec mon pouce ; j'avais dans le coeur un énorme puits d'amour que je sentais déborder tout en le sachant intarissable".