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Lectures et critiques

Une ribambelle

Quiconque exerce ce métier stupide mérite tout ce qui lui arrive - Christophe Donner

Quiconque exerce ce métier stupide mérite tout ce qui lui arrive - Christophe Donner

Dans les années 60, Jean-Pierre Rassam, libanais, riche à foison (enfin, riche de la fortune de son père) fréquente Claude Berri et Maurice Pialat. Leurs liens, deviendront des liens familiaux puisque la soeur de Claude Berri aimera Maurice Pialat et la soeur de Jean-PIerre Rassam se mariera avec Claude Berri avec lequel elle aura des enfants. Ce qui les lie est le métier qu'ils exercent. Les uns réalisent ou essayent de trouver des idées et l'autre (Jean-Pierre Rassam) produit, finance au gré de ses amitiés, de l'opinion qu'il a d'un scénario, d'une actrice, d'un titre. Jean-Pierre Rassam est au centre de ces négociations, de ces disputes, de ces amitiés fluctuantes et la drogue, l'alcool, la boisson sont au centre de sa vie à lui. On assiste au long du roman à sa déchéance, à ses excès, à sa fougue, à sa folie, à son absence de morale (à Claude Berri qui demande à Jean-Pierre Rassam s'il a couché avec sa propre soeur, il répond : "Tout dépend de ce que tu entends par "couché ensemble". Si tu me demandes si on a baisé ensemble, oui, bien sûr. Fais pas ta tête de coco puritain").

Mon avis : j'ai beaucoup aimé ce roman vif et entrainant que l'on a du mal à lâcher. J'ai détesté Jean-PIerre Rassam que j'ai trouvé puant (puant d'argent, puant dans ses relations avec les femmes), gâté à outrance, se sentant le roi du monde avec son argent, vulgaire à bien des égards. Dans le roman, Annie, l'amie de Jean-PIerre Rassam se suicide. Dans la vraie vie, lui se suicide (alors que j'ai toujours cru qu'il avait été assassiné) ; sa soeur (femme de CLaude Berri) se suicide ; un des fils de Claude Berri se suicide.
Dans le roman, Claude Berri semble éteint face aux grandes gueules qui l'entourent et on sent sa souffrance d'avoir fait des films sans grand succès, d'avoir eu du mal à garder son épouse (qui au moment de la naissance de leur deuxième enfant lui annonce sans ambage qu'elle le trompe). L'auteur nous dépeint un milieu où la drogue, les prostituées, l'argent, circulaient à foison.

Tu as tout compris. Voilà le problème. Je dois m'y résoudre. Je ne la quitterai pas. La première année on ne s'est engueulé qu'une fois. La deuxième année on s'engueulait tous les mois. Maintenant c'est toutes les semaines, les baises qui suivent sont tellement bonnes que je voudrais faire ça tous les jours. Et quand on se fout sur la gueule, c'est encore plus sensas.

Regarde : moi, depuis la mort d'Annie, tu crois que je suis heureux ? Pas une seconde. Je suis triste comme les pierres, ça ne m'empêche pas de m'envoyer des putes entre deux lignes de coke, je profite, c'est pas plus compliqué que ça.

(Aux agents des impôts) :
Je vais vous expliquer, messieurs. Ce sont des frais de représentation, des frais de bouche, des frais de cul, des frais de came. Vous avez bien une case pour ces frais-là !

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G
Bigre, ça n'a pas l'air très gai! J'aurais pu me laisser tenter par le titre, que j'avais remarqué lors de sa sortie, le trouvant rigolo. Mais là, j'ai l'impression que ce n'est pas pour moi!
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U
En fait j'ai bien aimé le lire car il est dynamique et le ton m' a plu mais il est vrai que j'aurais bien filé une paire de claque à ce Jean-PIerre ! Parfois on esquisse un sourire et certains des personnages sont touchants mais bon, il faut avouer que la majorité de ces artistes m'a l'air un tantinet perturbé.