19 Octobre 2015
Sarah et Madeleine, cousines, naissent à la même époque mais leur destinée va prendre des chemins différents. Si Madeleine est plutôt mal tombée et se retrouve à devoir expédier ses trois enfants loin d'elle afin qu'ils survivent et aient à manger, Sarah quant à elle fait un beau mariage avec André. Celui-ci va fonder à Clamart La Fraternité, lieu de vie pour les deux familles et lieu d'accueil pour le pasteur, les enfants et les jeunes de l'époque .Le narrateur, petit-fils de Madeleine, raconte pendant les 80 premières pages la création de cette maison, milieu qui semblait protecteur pour ces jeunes.
Puis le roman prend une toute autre direction. Les petits-enfants ont grandi et celles et ceux qui semblaient protégés et nantis deviennent des militants de gauche acharnés, qui travaillent peu ou pas du tout et se retrouvent plus ou moins impliqués dans les agissements d'Action Directe avec toutes les conséquences que cela peut avoir.
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J'espère que je vais être claire avec ce que j'ai ressenti car si j'ai aimé l'écriture, le parallèle avec les Rougon-Macquart, les personnages, j'ai un problème avec le contenu même s'il m'a plu. Cela peut paraître contradictoire donc je vous explique :
Je n'ai pas trouvé dans ce roman ce que j'escomptais y lire. De ce que j'avais pu entendre, je croyais qu'il s'agissait essentiellement du descriptif d'une vie communautaire heureuse, joyeuse ; un petit paradis sur terre. Or non seulement cette partie est très minime mais surtout je n'y ai pas trouvé la candeur, le joyeux va-et-vient d'enfants, d'adultes, le bonheur constant que je pensais y trouver.
De plus, en raison d'un tournant social et politique pris par certains des petits-enfants et des choix qu'ils ont fait, nous voici plongés auprès d'Action Directe, des meurtres qu'ils ont perpétrés, de leurs membres, de la description de l'atmosphère politique et a minima judiciaire de l'époque. Clamart et La Fraternité semblent donc bien loin.
J'ai davantage eu l'impression de lire un documentaire sur ce groupe et sur leurs actions que la description idyllique d'un lieu de vie. La partie qui leur est consacrée est prédominante. Cela ne m'a pas ennuyée car cela m'a intéressée et même s'il est cohérent d'en parler puisque cela faisait partie de la vie de certains des petits-enfants, j'ai trouvé que l'on n'était pas du tout sur le même plan qu'au début du roman.
Enfin, je suis contemporaine de l'auteur donc pas trop étrangère à ce qu'il raconte même si j'étais jeune lors des premiers crimes perpétrés mais j'émets des réserves sur la compréhension que pourraient avoir des lecteurs plus jeunes que moi sur ces faits qui ont émaillé toutes les années 80.
Une lecture sociale et politique d'une certaine époque. A lire si ces deux versants vous intéressent.