Lectures et critiques
3 Février 2018
1997 : des chants de deuil résonnent. Marie, 13 ans les entend de sa chambre. L'âge du collège, l'âge des balades en forêt, avec un copain. L'âge où l'on se regarde, s'admire, doute de soi, dans ce grand miroir de l'entrée de l'immeuble. Miroir qui ne servira pas qu'à refléter une silhouette d'adolescente.
Elle habite à Meudon-la-forêt, Résidence du Parc, cité nouvelle imaginée et mise en oeuvre par Fernand Pouillon. La construction s'étale de 1957 à 1962.
1962 : indépendance de l'Algérie.
Résidence du Parc : 2635 logements.
1956 : Alger. Clairvoyants, les parents de Malek l'envoient en France. Jeune homme arrivé à Paris, il rencontre Lucienne, Française de France. Ils habitent à Paris, rue Parmentier.
Un peu plus tard, Malek emménage avec sa famille dans la Résidence du Parc de Meudon-la-Forêt.
1957 : Fernand Pouillon achève enfin la fin de la construction de Climat de France à Alger.
5000 logements.
Commande passée pour loger décemment celles et ceux qui vivaient dans les bidonvilles.
Un grand ensemble ambitieux qui s'érige sur des colonnes bordant une grande place.
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Malek. Abdelkader. Marie. Trois générations qui ont cohabité. Deux familles voisines, natives de continents différents.
Marie Richeux est en quête de comprendre ces bâtiments. Elle relie dans son livre les oeuvres architecturales de Fernand Pouillon érigées à Alger et à Meudon à quelques années d'intervalle. Mais surtout, elle donne sa voix à Malek qui est le lien entre ces deux pays, ces deux bâtiments, ces différentes générations.
Un magnifique récit qui au-delà de l'aspect architectural dévoile la vie de Malek, sa réserve, son humilité, sa tragédie. Le talent de l'auteur est de réussir à émouvoir en gardant une écriture sobre, sans pathos, tout en retenue.
Un livre qui m'a émue, qui m'a fait pleurer.
UN GROS COUP DE COEUR
MERCI