Lectures et critiques
15 Juillet 2018
Diane a 35 ans et apprend le décès de Moune, sa grand-mère qui vit au Maroc dans ce qui fut la Villa Taylor. Elle va devoir régler la succession, prendre les bonnes décisions sur le devenir de la villa, demeure flamboyante qui accueillit Churchill et Roosevelt mais qui vit aussi la petite Diane grandir sans sa mère. Renouer avec le passé et tâcher de découvrir où est sa mère et pourquoi elle avait abandonnée son enfant : deux autres missions pour Diane.
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J'ai vu les arbres du jardin. J'ai humé le parfum des fleurs. J'ai senti l'odeur de la pluie qui tombe sur la terre sèche. Ressentir cette sensualité des corps qui s'attirent, se cherchent. L'attraction. La répulsion. La pudeur de ceux qui sont blessés ; leur droiture aussi. Les traces du temps qui passe sur les murs, sur les corps, dans les esprits. Mes larmes à l'arrivée d'Aziza dans le cimetière.
Voilà ce qui constitue cette histoire que j'ai lue en deux jours. J'en ai bu tous les mots. Impossible de me défaire des personnages mais surtout de leurs quêtes ; chacun au fond de lui cherche, attend et espère.
Un gros coup de coeur pour ce roman.
A Paris, j'aime aller au concert, m'immerger dans la solitude désincarnée d'une salle, fermer les yeux et m'abstraire de la foule, simple atome en résonance avec la mélodie. Ici, la sensation est différente, je fais corps avec l'air, la lumière et les arbres. Je suis un fragment de l'immense fresque du monde.
La voix de la femme s'élève, célébrant l'amour, la nuit, la chaleur, le désir, le manque et je sens la peau (....) qui colle à la mienne. Le tempo s'accélère et mon coeur suit son rythme. Brûlante sensation que cette voix qui s'étend comme un voile, que cette peau d'homme qui, contrainte par l'espace, me touche et qui, par la magie du chant, s'aimante à la mienne.