8 Octobre 2020
Lorsqu'un psychanalyste se met à décompter le nombres d'entretiens qu'il lui reste à faire avant sa retraite, je me dis qu'il ne sera guère réceptif aux récits de ses patients. de surcroît, une nouvelle patiente réussit à s'imposer pour un suivi alors même que lui n'en voulait pas. Cette Agathe semble être un caillou dans la chaussure de notre personnage.
➡️➡️➡️➡️➡️➡️➡️➡️➡️➡️➡️➡️
Anne Cathrine Bomann décrit de façon froide et factuelle la vie personnelle et le travail de ce psychanalyste. Point d'effusion, de sentiments. Cohérence avec sa profession. Seul petit sursaut sur cette ligne droite : sa curiosité. Mais ce discret pic n'entrave pas la linéarité de sa vie et de ce que le texte dégage. Je me demande où l'auteur va nous mener car si je suis consciente que quelque chose flotte au-dessus de cette ambiance, quand cela retombera-t-il ? Cela retombe toujours de façon inattendue. Pic élevé à la page 142. Je découvre en même temps que notre thérapeute l'histoire d'Agathe. Aussi surprise que lui, visiblement. La droiture que dégageait le texte devient courbe grâce au trouble. A ce moment, j'aime encore plus cette histoire et ses personnages.
Le sursaut que j'escomptais est arrivé et je me plais à penser que celle qui semblait plomber la vie et la fin de la carrière du psychanalyste pourrait la transformer comme elle l'a fait pour moi en octroyant au roman un aboutissement tant dans la forme que le fond.
Une belle lecture.