Lectures et critiques
6 Février 2017
Dans bon nombre de civilisations, seuls les blancs, rouges et noirs étaient utilisés, vus, valorisés (dans les contes, vêtements etc). Le bleu a longtemps été une couleur exclue ; symboliquement et socialement elle n'était rien. On ne la retrouvait ni dans la liturgie, ni dans un nom de lieu et aucun nom en latin ou en langue vernaculaire ne se construit autour d'une racine évoquant le bleu.
Jusqu'au haut moyen âge, le bleu n'était ni valorisé, ni valorisant. Même les artistes ne voyaient qu'un ciel blanc, rouge, doré mais en aucun cas bleu.
Quant aux savants ou aux artistes, ils se sont opposés sur ce qu'était la couleur ; en effet Pythagore, Newton, Goethe avaient une "définition" de la couleur : pour certains elle était matière et pour d'autres elle était lumière. Les religions ont mené la même réflexion sur cette dualité.
Ce n'est qu'au XII ème siècle que les liturgistes évoquent les couleurs mais sans faire encore appel au bleu. A la fin du 12ème siècle, une armoirie sur vingt a du bleu et il faudra attendre le XV ème siècle pour voir une armoirie sur trois en arborer. A partir du XII ième siècle, le bleu va toutefois connaître une promotion théologique et une valorisation artistique.
Michel Pastoureau nous livre ici une recherche sur l'évolution des couleurs et notamment du bleu. Livre très intéressant pour qui aime le bleu, comme moi. Cependant, même si vous aimez le rouge, vous apprécierez ce beau livre.