Lectures et critiques
17 Novembre 2019
Dans son roman, Rosella Postorino nous invite au cœur du régime allemand SS au cours de la seconde guerre mondiale. Des goûteuses réquisitionnées auront la primeur de manger les plats qui seront servis au Führer. Si l'une d'elles venait à mourir ou à être malade, l'on écarterait le plat qu'elle a dégusté. ✍️ La lecture de ce roman est facile et l'auteur nous entraîne aisément avec ses mots à suivre cette histoire. Bien qu'il aurait pu être un peu écourté (surtout à la fin de la deuxième partie), l'on a plutôt plaisir à tourner les pages pour voir ce qui va suivre. .....................................................
Le souci que j'ai avec cette lecture n'est pas d'ordre stylistique, narratif. Il concerne davantage le fond de l'histoire.
En effet, je m'attendais à lire la vie d'une goûteuse d'Hitler, centrée autour de la mission qui lui a été confiée. J'escomptais trouver quasiment exclusivement une prose relative à la nourriture, à la préparation des mets, à l'origine des plats, à son ressenti face à ce travail imposé, à l'opportunité de trouver des matières premières... Or, j'ai lu l'histoire d'une jeune femme allemande pendant la guerre, à la relation qu'elle a avec sa belle-famille chez laquelle elle vit, à son espoir de voir son mari vivant, aux soupçons que l'on peut avoir en temps de guerre sur ceux qui nous entourent, à sa vie de femme seule, aux inimitiés, à sa relation avec l'ennemi intérieur etc.. J'ai vraiment manqué de goûts, de sens, de saveurs, d'odorat et de sensations liés à la cuisine. Ils ont été étouffés sous la nappe du quotidien, de la vie des femmes, des soldats, des familles.