Lectures et critiques
2 Mai 2015
Anselme, notaire, veuf, épouse en seconde noce Victoire. La jeune fille devient Madame de Boisvaillant et l'on attend d'elle qu'elle donne à son époux un héritier. Victoire ne trouve pas sa place dans ce couple, dans cette maison et pas plus de satisfaction dans ce mariage d'avantage contracté par ses parents que par elle-même.
Monsieur de Boisvaillant,lui, se plonge dans le travail que nécessite sa charge de notaire et en Céleste dont il s'octroye le corps le plus naturellement du monde comme s'il avait acquis que la jeune bonne lui appartînt. Inévitablement, l'enfant paraît. Non l'enfant de Victoire mais celui de Celeste.
Dès lors, ce petit être va bouleverser les codes, révéler les sentiments et la sexualité, les corps, bouleverser l'ordre du mariage, les conventions.
Celeste, bonne à tout, bonne pour tous, jusqu'au bout.
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Je considère que le personnage central est incontestablement ce nouveau-né.
J'ai aimé l'ordre des choses bouleversé par ce tout-petit, les sentiments qu'il fait jaillir de ces corps jusqu'à présent niés ou bafoués. Cet enfant réveille la fantomatique Madame de Boisvaillant dont les agissements ou les paroles ressemblent à de l'emportement frisant la folie et contrastant singulièrement avec son époux, immuable, qui lui ne semble pas bouleversé par quoique ce soit. Ce nouveau-né ancre d'avantage la foi de Celeste qui ne cherche qu'à se rapprocher de la sainte vierge par tous les moyens, dut-elle se sacrifier. Quant à ceux qui gravitent autour de ce cercle, n'ayant pu le percer à jour, leur vie continue bon an mal an.
J'ai profondément aimé ce livre et ai pleuré à la lecture des dernières pages.
Celeste, bonne à tout, bonne pour tous, jusqu'au bout.